vendredi 11 février 2011

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Pour plusieurs personnes il s'agit d'un chiffre bien banal. Pour les Égyptiens, il représente le nombre de jours entre leurs premières manifestations populaires et le départ confirmé de leur Président déchu Moubarak.

Ce chiffre sonne le réveil de toute une nation, devant laquelle le monde aujourd'hui est en état d'émerveillement. Il confirme le triomphe d'un Peuple, des manifestations populaires, et du coeur au-delà des armes et de la violence.

Maintenant que l'Égypte tourne une nouvelle page de son histoire, le monde continuera de mesurer avec intérêt les répercussions de cette révolution "bleue" (je la qualifie ainsi par l'espoir d'un monde meilleur qu'elle porte) sur les pays arabes avoisinants : ceux-ci pourront-ils maintenir éternellement leurs populations dans le silence ? Permettons-nous d'en douter. Francis Fukoyama avait annoncé "La Fin du Monde", mais surtout le début d'une nouvelle ère démocratique après la chute du Mur de Berlin et de la "bipolarité" d'alors.

Cette "naissance" égyptienne semble présager le début de cette nouvelle ère, empreinte jusqu'à présent de liberté et de dignité.

L'Égypte, c'est un peu nous au quoditien : à la quête d'un monde meilleur où toutes et tous peuvent vivre égaux, en toute liberté et avec dignité. L'Égypte a tout pour être heureuse, longue vie à l'Égypte !

mercredi 9 février 2011

Ces hommes qui vivent dans l'ombre... victimes de violence conjugale

Il y a très peu d'hommes qui osent s'exprimer. Vous voyez, pour un homme, faire l'objet de violence physique ou psychologique est une chose, en parler ouvertement en est une autre. Ça ne fait pas très "masculin". De quoi les hommes ont-ils peurs ? D'être jugés ? Ridiculisés ? La "violence" serait-elle d'abord et avant tout d'ordre "masculine" ?

Au-delà des stéréotypes, certaines statistiques renvoient un tout autre portrait. Dans le 13e rapport annuel sur "La violence familiale au Canada: un profil statistique" (consulter l'article paru dans La Presse, le 9 février 2011, http://bit.ly/e44XA3), autant les hommes que les femmes se disent victimes de violence conjugale.

La violence des femmes exercée envers leur conjoint demeure toutefois un phénomène généralement "laissé dans l'ombre". Très peu de chercheurs se penchent sur ce sujet au Québec, et les ressources pour venir en aide aux victimes de violence conjugale ont jusqu'à présent été davantage dirigées vers les femmes (victimes de violence) et les hommes (ayant un comportement violent).

L'Université Laval tiendra un Colloque international sur les hommes et les masculinités les 9, 10 et 11 mars 2011 (http://bit.ly/ikps87). C'est un pas dans la bonne direction.

Notre société a évidemment beaucoup évolué depuis 40 ans. À la lumière d'une réalité trop souvent oubliée, soit celle des hommes victimes de violence conjugale, il apparaît qu'un nouvel équilibre dans les relations entre les femmes et les hommes devrait voir le jour afin que ce phénomène puisse être mieux intégré dans nos discussions, nos recherches et sur la place publique.

Je suis en faveur d'une égalité entre les sexes, d'une parité parentale, et d'une démocratie familiale. Si les femmes ont réalisé d'énormes gains depuis quelques décennies, certains hommes mériteraient que l'on se penche un peu plus sur leurs cas.